Pour les premiers théoriciens, la communication se limite au transfert
d'une information entre
une source et une cible qui la reçoit. Elle est présentée comme un système
linéaire et
mécanique sans encrage sociale. On parle de conception télégraphique.
MODÈLE DE SHANNON ET WEAVER (1949)
Shannon était un ingénieur,Weaver, un philosophe. Leur préoccupation
essentielle était de
régler les problèmes de transmission télégraphique : le signal devait
arriver au niveau de la
cible dans l'état le plus proche de ce qu'il était au niveau de la source.
Ce signal peut être
affecté ou brouillé, voir déformé par un phénomène de bruit. La
communication est réduite à
la transmission d'une information.
SOURCE - MESSAGE -(bruit)- CODAGE - DÉCODAGE - MESSAGE -
DESTINATAIRE
AVANTAGES : ce modèle va mettre en
lumière les facteurs qui vont perturber la
transmission de l'information (bruit).
INCONVÉNIENT: c'est un schéma simpliste qui
ne peut s'appliquer à toute les situations
de communications. Il ignore la pluralité des récepteurs. Il laisse de coté
les éléments
psychologiques et sociologiques. Il y a absence de boucle de rétroaction.
LE MODÈLE DE HAROLD D.LASSWELL
Il fut l'un des premiers à s'intéresser à la communication de masse. Selon
lui, on peut décrire
"convenablement une action de communication en répondant aux questions
suivantes " :
Qui, dit quoi, par quel canal, a qui et avec quel effet ? "
- QUI : correspond à l'étude sociologique des milieux et
organismes émetteurs (motivation
de communiquer).
- DIT QUOI : se rapporte au message, à
l'analyse de son contenu.
- PAR QUEL CANAL : désigne
l'ensemble des techniques qui à un moment donné et pour
une société déterminée, diffusent à la fois l'information et la culture.
- A QUI : vise l'audience, les publics avec des analyses selon
des variables (âges, sexe...)
- AVEC QUEL EFFET : suppose une
analyse des problèmes d'influence du message sur
l'auditoire.
Le modèle de Lasswell conçoit la communication comme un processus
d'influence et de
persuasion.
AVANTAGES : L'intérêt essentiel de ce
modèle est de dépasser la simple problématique de
la transmission d'un message et d'envisager la communication comme un
processus
dynamique avec une suite d'étapes ayant chacune leur importance, leur
spécificité et leur
problématique. Il met aussi l'accent sur la finalité et les effets de la
communication.
LES LIMITES : Il s'agit d'un modèle assez
simpliste. Le processus de communication est
limité à la dimension persuasive. La communication est perçue comme une
relation
autoritaire. Il y a absence de toute forme de rétroaction, et le contexte
sociologique et
psychologique n'est pas pris en compte .
Avec ces 2 modèles, la communication est vue comme un processus linéaire
centré sur le
transfert d'informations. De plus, ils présentent des situations de
communication dégagées
de tout contexte. Ces modèles sont tirés des héritiers d'une tradition
psychologique
(Béhavioristes). Le rôle de l'émetteur et du récepteur sont totalement
différenciés. Le
récepteur est considéré comme passif, ce qui est tronqué car il existe une
inter-influence
entre l'émetteur et le récepteur.
DE NOUVEAUX CONCEPTS
En introduisant le notion de contexte et de Feedback, certains chercheurs
ont tenté de
corriger les défauts de ces premiers modèles.
MODÈLE DE RILEY& RILEY
Dans ce modèle, les auteurs nous rappellent que nous sommes des individus
qui
appartiennent à des groupes. Le communicateur et le récepteur sont donc
restitués dans des
groupes primaires (familles, communauté, petits groupes...). Ces groupes
primaires sont des
groupes d'appartenance, ils influent la façon de voir et de juger. Ces
groupes évoluent euxmêmes
dans un contexte social dont ils dépendent.
L'avantage de ce modèle, c'est l'apparition d'une boucle de rétroaction
entre l'émetteur et le
récepteur qui montre l'existence d'un phénomène de réciprocité, d'une
inter-influence entre
les individus en présence.
LE FEED-BACK (les travaux de Wiener sur la cybernétique)
Le feed-back désigne le réaction du récepteur au message émit et son retour
vers l'émetteur.
Cette notion de Feed-Back a permis aux chercheurs en sciences-sociales, de
franchir un pas
en passant d'une vision linéaire de la communication, à la conception d'un
processus
circulaire. On distingue 2 formes de Feed-Back : le Feed-Back positif et le
Feed-Back
négatif. Le Feed-back positif est celui qui conduit à accentuer un
phénomène avec un effet
boule de neige (énervement entre 2 personnes). Le Feed-back négatif peut
être considéré
comme un phénomène de régulation qui tend à maintenir la relation dans un
état de stabilité
L'ÉCHANGE LANGAGIER
L'intérêt essentiel des linguistes, c'est d'avoir rompu avec le perception
mécaniste. Ils ont
montré que la communication impliquée de nombreux facteurs remplissant des
fonctions
diversifiées qui concourent tous à la signification du message.
et d'équilibre.
L'APPORT DE JAKOBSON
Le modèle de Jakobson développe une réflexion sur le message dans le
communication
verbale.
Ce modèle est composé de 6 facteurs : le destinateur; le message; le
destinataire; le
contexte; le code; le contact.
Le message suppose un codage et un
décodage, d'où l'introduction du facteur code.
Le contact est la liaison physique et
psychologique entre l'émetteur et le récepteur.
Le contexte est l'ensemble des conditions
sociales.
La principale originalité de ce modèle, c'est qu'a ces 6 facteurs
correspond 6 fonctions:
La fonction expressive : Consiste à
informer l'émetteur sur la personnalité de celui qui
transmet le message : volonté d'exprimer les pensées, les critiques à leur
égard
(communication de crise).
La fonction conative : cette fonction va
efforcer le destinateur à agir sur le destinataire
(inciter à écouter, à agir, à émouvoir). Cette fonction apparaît clairement
dans les situations
ou la finalité de la communication est de faire agir le destinataire, dans
le sens souhaité par
le destinateur.(Avec Carrefour, je positive)
La fonction phatique : cette fonction
est relative au contact. Elle permet de provoquer et de
maintenir le contact. ( Utilisée dans la publicité, elle est souvent
visuelle, couleurs flashy. Il
peut s'agir aussi des figures de rhétoriques.)
La fonction métalinguistique : Cette
fonction s'exerce lorsque l'échange porte sur le code
lui-même et que les partenaires vérifient qu'ils utilisent bien le même
code. Cette fonction
consiste donc à utiliser un langage pour expliquer un autre langage.
Fonction de traduction.
(est-ce que vous me suivez ?) (Dans une publicité, un slogan écrit en
anglais dans une pub
française, rappel l'origine de la marque.)
La fonction référentielle : Cette fonction
est orientée vers le contexte dans la mesure ou
c'est de lui que va dépendre le message.
La fonction poétique : Ne se limite pas
à la seule poésie, car tous message est expressif.
Cette fonction se rapporte à la forme du message dans la mesure ou elle a
une valeur
expressive propre.(Puis-je me permettre d'emprunter votre crayon ? - File
moi ton crayon -
peux tu me passer ton crayon?)
En analysant ces 6 fonctions du langage, dont Jakobson dit qu'elles
"ne s'excluent pas les
unes les autres,
mais que souvent elles se superposent" on peut remarquer que :
- 3 d'entre elles ( expressive - conatif - phatique ) sont du domaine du
langage analogique,
c'est à dire de la relation.
- Les 3 autres (référentielle - métalinguistique - poétique ) sont du
domaine du langage
digital, c'est à dire du contenu.
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